La Saine-Anne du Louvre: quand un vernis cache une polémique

Alors que l’exposition La Sainte-Anne, l’ultime chef-d’oeuvre de Léonard de Vinci s’est ouverte au Louvre il y a quelques semaines, la polémique sur sa restauration se réveille. En début d’année, Jean-Pierre Cuzin avait exprimé son désaccord aux principes d’allégement des vernis de l’oeuvre en démissionnant du Comité scientifique. Cuzin a toujours dit qu’il appréciait le tableau dans son état antérieur à la restauration et qu’il voulait qu’on le conserve avec les coloris tels quels. Il a toujours été en retrait par rapport à cette opération qu’il aurait voulu strictement limiter au traitement des soulèvements et des taches.

Suivi par d’autres spécialistes de la restauration d’oeuvres, parmi lesquels Ségolène Bergeon Langle et Jacques Franck, le débat s’articule autour d’un point focal : l’allégement des couches supérieures des vernis anciens durcirait le modelé des visages, dont la carnation était alors emprunte de douceur grâce aux vernis blonds, atténués de 20 à 12 microns. La restauration de La Sainte Anne a été menée par une restauratrice d’origine italienne, Cinzia Pasquali, assistée du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), dont les laboratoires et les ateliers se trouvent dans l’enceinte du palais du Louvre. De son côté, l’Association pour le Respect de l’Intégrité du Patrimoine Artistique (ARIPA) critique « la thèse avancée dès 2009 par le C2RMF » selon laquelle la restauration de La Sainte Anne était rendue nécessaire par des micro-soulèvements de la couche picturale liés à la dégradation des vernis. Selon Michel Favre-Félix, président de l’ARIPA, la peinture a été soignée pour une maladie qu’elle n’avait pas… les mouvements du bois étant seuls responsables de ces micro-soulèvements.

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