Un hélicoptère recouvert de plumes roses dans les Grands Appartements d’accord, un lustre fait de milliers de tampons hygiéniques, non : invitée du Château de Versailles, l’artiste portugaise Joana Vasconcelos a dû adapter ses propositions à ce lieu patrimonial.
A partir de mardi, le public pourra découvrir seize oeuvres colorées, généreuses et ironiques de la plasticienne de 41 ans, première femme à exposer de l’art contemporain à Versailles.
Après le homard géant de l’Américain Jeff Koons (2008) et les fantaisies manga du Japonais Takashi Murakami (2010) qui avaient suscité la polémique, l’artiste apporte son goût de l’artisanat traditionnel portugais, son ironie, ses excès et sa réflexion sur le rôle de la femme dans la société. Cette année, l’artiste lance elle-même la polémique au sujet de son exposition, affirmant que son lustre monumental La Fiancée, réalisé à partir de tampons hygiéniques, a été censuré. La thèse est réfutée par Catherine Pégard, directrice du château de Versailles, qui assure que le parcours de l’exposition est le fruit d’une réfléxion et d’un échange collégiaux.
Outre la paire d’escarpins géante installée dans la Galerie des Glaces, ou la perruque faite d’un oeuf décoré agrémenté de vrais cheveux colorés dans la Chambre de la Reine, c’est Lilicoptère, un hélicoptère grandeur nature recouvert de feuilles d’or et de cristaux, paré de plumes d’autruche aux couleurs chaudes qui remporte le plus franc succès. L’appareil, censé figurer l’extravagance et le luxe décallés du personnage de Marie-Antoinette revisité par Sofia Coppola, est installé dans une salle à la gloire de Louis-Philippe.
Une escalade au kitsch et, peut être, aux budgets subventionnés par le Conseil Général des Yvelines et Château de Versailles Spectacles… les rapports nous le diront.
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