Réflexions sur l’expo « L’art en guerre 1938-1947 »

Je suis allé visiter l’exposition L’Art en guerre 1938-1947.

Mon domaine de compétence ne se situe pas dans l’art pictural, mais cette visite a néanmoins suscité quelques réflexions.

Ces expositions temporaires jouent un rôle éducatif, en montrant des œuvres destinées à être vues, elles reprennent et réinterprètent le message de l’artiste, tout le monde sait ça. Les artistes sont présentés comme des visionnaires de la guerre sur le point d’éclater puis en cours. Il s’agit d’une lecture actuelle de la période avec le passage obligé de la dénonciation de l’art figuratif. Il me semble qu’il s’agit d’une vision élitiste de la guerre. Les œuvres exposées sont représentatives de la vision actuelle que l’on veut donner de l’art à cette époque. Elles relèvent d’un point de vue élitiste qui veut que l’art soit dit par ceux qui choisissent les artistes. Il y a là un point de vue qui va à l’encontre d’idéaux démocratiques et égalitaires régulièrement réaffirmés. Rien de bien nouveau. Si, un obscur naïf alsacien barbouillant des toiles caricaturales en cachette dans sa cuisine, une sorte de Charlie-Hebdode l’époque, la couleur en plus.

Mais dans tout cet étalage, on ne présente jamais le point de vue du combattant, de l’ouvrier de la guerre. Comme il existait un art des tranchées, la deuxième guerre mondiale fournit aussi à travers des dessins, des peintures, des photographies, un art visuel des soldats. Toutes proportions gardées, l’art pictural du soldat semble tout aussi méconnu que ses chansons. Or ces « soutiers de la guerre » ne s’exprimaient pas uniquement avec leur armement. Ce sont des hommes dont la sensibilité sort rarement indemne des épreuves du combat. Les autorités culturelles ne semblent s’intéresser qu’à l’art des élites, n’y a-t-il pas un art populaire tout aussi signifiant ?

Silvestrik

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