La laideur comme instrument de pouvoir des puissants

« La violence symbolique est une domination sociale. C’est un processus de soumission par lequel les dominés perçoivent la hiérarchie sociale comme légitime et naturelle. Les dominés intègrent la vision que les dominants ont du monde. Ce qui les conduit à se faire d’eux-mêmes une représentation négative. » Pierre bourdieu

 

 

Voici une œuvre de Damien Hirst faisant partie d’une grande expo de l’artiste que l’on peut voir actuellement chez François Pinault à Venise.

Cette image nous amène à nous poser la question suivante : et si la « beauté » pour les ultra-riches et les puissants de ce monde (tout comme pour les fonctionnaires de l’art du ministère qui sont à leurs bottes) n’était pas le contraire exact de ce que ce mot veut dire ?

Et si la « beauté », pour eux, ne pouvait être que souffrance, effroi, morbidité, abjection, absurdité, perversité, horreur à l’état brut et sans aucune mise en forme permettant de la sublimer.

Et si de telles  « œuvres » n’avaient d’autre fonction que d’installer une sainte terreur auprès des gens, pour mieux consolider la puissance bureaucratico-financière qui tient le monde ?

Je ne vois en effet pas d’autre explication à l’existence de genre d’œuvres,  sans aucune invention formelle, sans poésie, sans mystère, sans nécessité interne, d’une bêtise, d’une laideur et d’une toxicité terrifiantes à tous égards.

 

( Notons que ce genre de tumeurs ou chancres mous, se fixent le plus souvent sur des lieux patrimoniaux d’une grande beauté, comme pour en ajouter dans l’abjection.)

( Notons aussi que cette démonstration de force dans cet étalage de l’horreur, a aussi pour but de raffermir la cote de Damien Hirst sur le marché spéculatif international, puisque celle-ci est en chute libre depuis que ses animaux dans le formol commencent à se décomposer et à sentir très mauvais).

Nicole Esterolle

 

2 Commentaires

  1. Bravo Nicole ! Les spéculateurs ont imposé un système de gonglage fictif des cotes de leurs « artistes » pour faire des profits indus. Pour peréniser ces arnaques, il leur est nécessaire de déconnecter l’art de toute considération esthétique.

  2. Afin de se démarquer des arts conceptuels tels que l’installation, la copie ou la célébration d’objets existants, ne faudrait-il pas revaloriser la notion d’arts plastiques, pour lesquels l’artiste façonne et organise de ses mains la matière brute?

Répondre à jean-pierre bousquet Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*