Babar ou l’élégance d’un vieux beau

On ne parle que de ça dans les soirées mondaines cette semaine. Babar a 80 ans. Huit décénies de charme et d'élégance, comme le souligne le site 20minutes.fr. On a bien le droit de se détendre un peu par les temps qui courent; Voici pour vous l'article de Stéphane Leblanc :

«C'est un homme élégant, Babar ! », assure Dorothée Charles. La commissaire de l'expo qui vient de s'ouvrir au musée des Arts déco * a bien conscience du paradoxe. Mais si, en 1931, Babar est né éléphant avant de se conduire comme un homme, le premier animal anthropomorphique français s'est vite imposé comme le plus distingué de ses contemporains. So chic, Babar, face à Mickey Mouse ou
Winnie the Poo !

Pantalons à pattes d'ef'


Dès la page 14 du premier album, Histoire de Babar (1931), il se précipite chez un tailleur pour s'acheter « une chemise avec col et cravate, un costume d'une agréable couleur verte, puis un beau chapeau melon, enfin des souliers avec des guêtres », comme l'écrit son créateur, Jean de Brunhoff. A peine sa mère tuée par un chasseur dans la brousse, il débarque en ville et rompt avec sa condition de pachyderme grâce au complet vert qui signe aujourd'hui encore son identité**. Babar n'apparaîtra plus que tiré à quatre épingles. « Pochette blanche, discret liseré de la manche de chemise pointant sous la manche de veste, il a le soin des détails, note Farid Chenoune, historien de la mode, qui é
voque dans le catalogue « la passion naïve et dévorante des primo-arrivants 
» pour le prestige des beaux vêtements et dans le cas de Babar, le « désir instantané d'avoir lui aussi, comme les messieurs qu'il admire dans les rues, un beau costume. » Edité à l'origine par une revue, Le Jardin des modes, Babar « possède une sacrée garde-robe, des vestes en tweed et une impressionnante collection de chapeaux », admire Dorothée Charles. « Son col cassé, ses guêtres blanches ou son chapeau melon sont déjà vieux jeu en 1931, nuance Farid Chenoune. Mais il est moderne, et même à la page, avec son nœud papillon et ses larges revers de pantalon. » Des pattes d'ef', évidemment.

 

* Jusqu'au 2 septembre au musée
des Arts déco, Paris 1er. www.lesartsdecoratifs.fr

.** Babar Coup de foudre aux Jeux de Célesteville, Hachette. 

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*