Fresque perdue de Léonard de Vinci: un peu de vérité

Les médias, qui ne parlent d'art que quand il y a du sensationnalisme à la clé, s'en donnent à coeur joie sur l'affaire de la fresque de Vasari/Vinci. Les journalistes ne manquent pas de superlatifs pour qualifier le travail du visionnaire professeur Maurizio Seracini. Ceux qui s'opposent à la destruction de l'oeuvre de Vasari sont eux d'immondes inquisiteurs qui, sous prétexte qu'ils font autorité dans leur domaine et connaissent le sujet, se permettent de ruiner une initiative vraiment trop "fun" pour qu'on puisse s'en passer.

L'Art Media Agency (AMA) fait le point dans
l'une de ses dépêches: 

En Italie, le professeur californien Maurizio Seracini a été autorisé à percer un mur du Palazzo Vecchio, à Florence, dans le but de rechercher une fresque de Leonard de Vinci, qui serait possiblement peinte sur le mur de derrière. La démarche fait cependant polémique, car le mur amené à être percé est lui-même orné d’une fresque de Giorgio Vasari.

Maurizio Seracini, de l’université de San Diego en Californie, a entrepris un travail de recherche basé sur l’hypothèse que La Bataille d’Anghiari de Léonard de Vinci se cacherait derrière un mur de la salle du Grand Conseil, au cœur du Palazzo Vecchio. Après avoir été autorisé par le ministère de la Culture, avec le soutien du maire de Florence, à entreprendre ses travaux, le
chercheur a perforé le mur pour y glisser une caméra-sonde.

Une pétition a été lancée pour dénoncer cette intervention, compte tenu du fait que ledit mur est lui-même orné d’une authentique fresque de Giorgio Vasari. 150 historiens de l’art ont exigé l’arrêt de cette intervention, dont plusieurs du Metropolitan Museum de New York et de la National Gallery de Londres. Tomaso Montanari, professeur d’histoire de l’art italien et initiateur de la pétition, déclare au Figaro : « On ferait mieux de restaurer l’œuvre de Vasari plutôt que de chercher les vestiges d’un hypothétique Léonard. Seracini ne connaît pas les faits, il se trompe même de mur. Vinci a commencé à travailler en 1504 sur sa scène de bataille en utilisant une technique expérimentale qui a lamentablement échou&
eacute;. Son mélange de pigments et d’huile a dégouliné avant de sécher, ce qui l’a poussé à abandonner. »

Via son association Italia Nostra, Tomaso Montanari a déposé plainte auprès du Procureur de la Cour de Florence, contre ce professeur américain qui a inspiré à Dan Brown le personnage principal de son Da Vinci Code. Cependant, Seracini compte poursuivre son intervention, en partie motivé par des engagements financiers auprès des magazines National Geographic et Salone dei Cinquecento, détenteurs exclusifs du reportage final.

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