Courbet disait ; « L’État est incompétent en matière d’art ».On peut dire que depuis les dernières décennies, l’Etat mène sa propre politique culturelle indépendamment du reste et notamment de la qualité et de la pertinence de l’art.
Une des dernières interventions de l’Etat est celle « subie » par la grotte du Mas d’Azil. En effet, celle-ci est victime de son succès et l’art contemporain y a été introduit, ne faisant pas que des heureux. Cette incursion de l’art contemporain dans de hauts lieux historiques est, semble-t-il depuis quelques années, monnaie courante. Cet art aurait besoin du patrimoine historique pour « se lancer » auprès du grand public, peu formé voire non-informé sur cette nouvelle forme d’art. La grotte du Mas d’Azil a donc été prise pour cible par les autorités locales pour exposer un certain nombre d’œuvres contemporaines.
Rappelons que la grotte du Mas d’Azil est classée au Monument Historique depuis août 1942. Il s’agit d’une grotte traversante de grande taille creusée par l’Arize dans le massif du Plantaurel, situé dans les Pyrénées ariégeoises. Elle a été occupée à différentes époques préhistoriques et historiques et laisse donc son nom à une culture préhistorique ; l’Azilien. La grotte du Mas-d’Azil, est donc un Haut lieu de la préhistoire, qui est considérée comme une merveille de la nature, formée il y a 2 millions d’années, et aujourd’hui célèbre pour les nombreux vestiges qui y ont été découverts. Parmi eux, le « faon aux oiseaux », un propulseur issu de la période magdalénienne, sorte de bâton utilisé pour lancer des traits sur des animaux traqués. Mais on y observe également des galets peints. Au fil du temps, la grotte devint un lieu de prière pour les premiers chrétiens au IIIème siècle, les cathares au XIIIème et les protestants au XVIIème siècle, et garde une trace de chacun de ces passages. Elle est aujourd’hui l’unique grotte en Europe qui peut être traversée en voiture.
Mais un certain Claudius de Cap Blanc, se faisant également appeler « l’affabuliste » s’est levé contre les autorités locales face à la présence d’œuvres contemporaines au sein de la Grotte du Mas d’Azil. Cet artiste, indépendant, souhaite mettre en lumière et dénoncer les impostures des discours officiels face au grand public, c’est ainsi qu’« [il s]’insurge contre la présence d’œuvres d’art (contemporain ou non-contemporain) dans des lieux patrimoniaux qui en sont dénaturés. Le discours convenu prétend que ces installations ont vocation à valoriser les lieux, à porter un “regard nouveau”, etc… il s’agit plus souvent d’en faire des vitrines promotionnelles pour des artistes et des institutionnels dont les buts sont plus marchands que soucieux d’art. De plus ces opérations, très discutables, peuvent être extraordinairement coûteuses pour le contribuable – à qui on ne demande jamais son avis ».
Il a donc décidé d’entrer en résistance contre le diktat de l’art contemporain et mène des actions par des « actes performatifs » réalisant des fresques avec deux motifs : la vulve et la main, qu’il explique par leur présence récurrente dans l’art préhistorique. Pour lui, « l’acte performatif a ceci de bien qu’on peut à la fois, dans le même mouvement, produire une œuvre d’art et un geste politique. Le geste, quoiqu’engagé, reste esthétique. Ma déontologie personnelle, mon éthique m’interdisent de contrevenir de quelque manière à la conception flaubérienne que j’ai de l’art ».
Enfin, par ses actes, « l’affabuliste » souhaite mettre en avant le gâchis financier que le patrimoine subit depuis quelques temps à travers la politique culturelle menée par les autorités officielles. Claudius de Cap Blanc, par son action, souhaite sensibiliser le contribuable aux dérives, parfois outrancières, d’un business culturel. Sans vraiment comprendre les tenants et aboutissants d’une politique culturelle très controversée, chacun aurait à y gagner en communiquant davantage.
Si vous souhaitez en savoir plus et soutenir le combat de Claudius de Cap Blanc vous pouvez consulter son site Internet : http://www.affabuloscope.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=329&Itemid=40
Laisser un commentaire