Un chef d’orchestre héroïque interrompt son concert

Dérangé par une sonnerie de portable, le chef d'orchestre Alan Gilbert a interrompu la 9ème symphonie de Gustav Mahler qu'il était en train de jouer au théâtre Lincoln à Manhattan.

C'est un véritable scandale qui s'est déroulé mardi soir au théâtre Lincoln de Manhattan, une salle connue pour accueillir de nombreux concerts de musique classique. La fin de la 9ème symphonie de Gustav Mahler est réputée pour être la musique la plus douce et spirituelle jamais écrite. Alors, quand un portable se met à sonner sans jamais cesser lors d'un concert du philharmonique de New York, le chef d'orchestre américain Alan Gilbert a un geste inédit: il arrête tout simplement le morceau.

La scène est cocasse mais elle n'a pas du tout fait rire Alan Gilbert. Lorsque la
sonnerie lui parvient aux oreilles, le chef d'orchestre se tourne vers le premier rang d'où semble provenir le son et demande à ce que l'individu concerné coupe son portable. Et là, «rien ne se passe», raconte-t-il dans une interview. «Personne ne réagit. C'était surréaliste.»

Le portable continue de sonner et le public proteste pour que cesse le bruit. Des membres de l'assistance pointent du doigt «les coupables», un couple. Le blogueur Paul Pelkonen raconte que la foule hurlait «Foutez-le dehors!». Enfin, l'homme plonge discrètement sa main dans sa poche pour éteindre son portable. «C'était tellement étrange», confie Gilbert. Le chef d'orchestre lui demande ensuite s'il est certain de bien avoir éteint son portable. &
laquo;Il a simplement hoché la tête.»

Le public et le chef d'orchestre choqués

Alan Gilbert ne revient toujours pas de ce qui s'est passé. «C'était très choquant. On était tous emportés par la spiritualité de la musique et cela a sonné comme un dur réveil. Nous étions tous abasourdis sur scène.» Le chef d'orchestre s'est ensuite excusé pour avoir stoppé le morceau rajoutant que «d'habitude, [il |se contentait d'ignorer ce genre d'interruption, mais cette fois s'en était trop.» Ce n'est qu'après avoir été ovationné par l'assistance que le chef s'est remis à diriger l'orchestre.

Les sonneries de téléphone sont la principale source de désagrément au spectacle et en effet, la plupart des musiciens ré
ussissent à en faire abstraction. «D'habitude, ce n'est pas la 9ème symphonie de Mahler qui est en train de se jouer», explique Alan Gilbert. «Et habituellement, cela n'arrive pas pendant la partie la plus émouvante du morceau et les gens ne laissent pas traîner le problème.»

Visiblement la personne concernée n'avait pas suivi la consigne annoncée au début du spectacle: éteindre lson téléphone portable. Alan Gilbert a également déploré le manque d'efficacité des placeurs, qui auraient dû repérer le fautif et lui faire couper son téléphone. «Apparemment, les ouvreurs n'avaient pas entendu la sonnerie. C'est ridicule!, dit-il. Tout le monde pouvait l'entendre.»

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