Les manquements de Hollande

« Si un pays veut se construire, qu’il se repose sur sa culture. » Cette pensée africaine met le doigt sur une actualité brûlante, à l’heure où la France se trouve, tous domaines confondus, dans un flou des plus artistiques.

Le candidat Hollande avait convaincu son auditoire lors de la campagne présidentielle, et de nombreux points, intéressants et ambitieux pour le monde de la culture, étaient dévoilés il y a de cela plus d’un an. En effet, à cette occasion, François Hollande rappelait que la culture était « au cœur du projet politique » et qu’elle « [faisait] partie du rêve français ». En cette période où la crise « frappe dur », la culture n’est pas « moins nécessaire mais plus indispensable », affirmait François Hollande, se défendant cependant « de vouloir faire de la culture « une grande ambition nationale ».

Ainsi, le 16 juillet 2012, François Hollande, président fraîchement élu et Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, foulaient la terre de la Cité des papes. Premier président en exercice à venir au Festival d’Avignon depuis la visite de François Mitterrand en juillet 1981, François Hollande s’est efforcé de convaincre que la culture n’était « pas simplement un budget ». Mais le président a tout de même rappelé que, « la culture [était] aussi un investissement qui [permettait] à des territoires d’être plus attractifs », de générer « des emplois » et de « donner une image de compétitivité pour notre pays ».

Mais un an après que reste-t-il de ses promesses ?
A bien des égards, on aurait aimé y croire, ces belles promesses d’un candidat puis d’un président ayant tout juste pris ses fonctions. Et puis il y a la réalité, loin du rêve, et bien ancrée dans les préoccupations actuelles. Les engagements du président se font rares après une année passée et une crise économique toujours bien présente. « Un travail de concertation va être engagé dans les semaines qui viennent pour, le moment venu, faire une loi sur le développement et la démocratisation de la culture », a-t-il promis, évoquant à plusieurs reprises « l’ambition culturelle » du gouvernement. « Ce sera difficile de promettre à tous les secteurs des financements appropriés. Nous ferons l’impossible mais il y a forcément des limites. La politique culturelle se mène de concert avec Bercy, ministère de l’Economie et des Finances ; très critiquée, elle n’arrange rien à la situation et au sentiment d’abandon que connaît l’ensemble des artistes… Ainsi, la multiplication de projets qui tombent à l’eau, laisse peu d’espoir aux professionnels pour les prochaines années.

Aux dires d’un certain Mitterrand, Frédéric, celui-là, « les socialistes n’ont pas de vision culturelle », d’ailleurs « François Hollande ne s’intéresse pas du tout à la culture ». La déception apparaît alors bien grande, quand le candidat Hollande souhaitait soutenir l’accès à la culture et la création artistique un an auparavant au Festival d’Avignon, le président Hollande plaide finalement pour une loi, « le moment venu », en faveur de la « démocratisation de la culture », tout en mettant en garde contre les « difficultés financières » qui obligeront le gouvernement à poser des « limites ». Mister François, Docteur Hollande, est prié de bien vouloir soigner les maux des artistes et autres professionnels qui souffrent d’une situation bâtarde où aucun engagement concret pour la culture n’est pris, et où les promesses s’effondrent tel un château de cartes.

Le mécontentement monte et gronde de plus en plus, ainsi la CGT appelle les artistes,  les techniciens et les salariés administratifs à manifester le 13 juillet au Festival d’Avignon pour exiger que le président tienne les engagements du candidat Hollande pour un véritable changement… maintenant !

Lucie Papin

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