Monumenta: l’imposture de l’Art contemporain

Dans sa chronique du Figaro, Luc Ferry s’appuie sur l’événement Monumenta afin de dénoncer l’imposture de l’Art Contemporain. Cette année c’est à Daniel Buren qu’est revenu l’honneur d’investir la nef du Grand Palais d’une oeuvre monumentale In Situ, baptisée Excentrique(s).

Pour le philosophe, les cercles colorés de Buren censés fusionner avec la structure architecturale de leur écrin sont un affront à l’essence même de l’Art. Une escroquerie grotesque et banalisée au nom des préceptes de l’Art conceptuel, toujours en quête d’innovation, de rupture et de déconstruction d’une dimension autrefois fondée sur l’esthétique. Mais si l’innovation devient son propre objet le renversement dialectique opère une dérision: l’innovation devient le nouvel académisme, l’unique critère de considération artistique. Ajoutons à cela les exigences marketing dans un contexte où le marché de l’Art se doit de répondre à une logique mercantile, ou le terrorisme intellectuel exercé par les théoriciens visant à vectoriser cette forme d’expression en modèle unique de création artistique, au risque de passer pour un réactionnaire, ou un néophyte si l’on ne peut s’émouvoir devant l’Art conceptuel, et l’on aboutirait à une mort progressive et pernicieuse de l’Art, entendu sous le vocable esthétique. Un problème de société qui se résoudrait en une disposition: l’enseignement de la sémantique afin de donner des clés de lecture, des codes de décryptage, pour apprivoiser une oeuvre, et en percevoir l’émotion.

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